Le secteur du Technoparc est situé à Saint-Laurent, tout près de l’aéroport de Montréal. On y retrouve une grande surface boisée et des milieux humides; un marais et deux marécages sans compter la grande prairie à proximité de l’aéroport et le terrain de golf. Le Technoparc est le principal site de reproduction des oiseaux sur l’île de Montréal. On y retrouve une faune aviaire exceptionnelle.
Le Héron vert, le Bihoreau gris, la Grande Aigrette, le Grand Héron, le Butor d’Amérique, le Petit blongios, la Marouette de Caroline et le Râle de Virginie, le canard branchu, la Sarcelle d’hiver, le Grèbe à bec bigarré, Coulicou à bec noir. Des limicoles, des bruants, des parulines, des tyrans, des moucherolles, des rapaces et des hiboux peuvent y être observés.
On peut stationner la voiture le long de la rue Alexander-Fleming, ou sur le chemin Saint-François.
On compte cinq espèces de hiboux au Québec. Le Grand-duc d’Amérique, le Moyen-duc, le Petit duc maculé, le Hibou des marais et le Harfang des neiges.
Je n’en suis qu’à ma deuxième visite dans les sentiers du Technoparc. La première au début de février 2020 et la seconde en novembre. Je n’ai pas eu la chance d’observer les espèces des milieux humides en été mais, j’ai fait la rencontre d’un oiseau tout à fait magnifique dans le secteur du terrain de golf; le Hibou moyen-duc. Il était là, perché tout haut sur une branche d’un grand thuya, l’oeil perçant et les aigrettes dressées.
Le hibou n’est pas reconnu pour être un grand constructeur de nid. Vers la fin mars-avril, il recherche un nid abandonné pour s’y installer après l’avoir remis légèrement en état.
Le plumage brun-roux marbré du Hibou moyen-duc a l’aspect de l’écorce d’un arbre. Une tenue parfaite pour le camouflage surtout dans la pénombre.
Les aigrettes, ces deux faisceaux de plumes effilées qui ressemblent étrangement à des oreilles n’ont aucune utilité auditive. Elles servent plutôt à exprimer ses humeurs. Les oreilles sont cachées sous les plumes, juste à côté des yeux, au centre des disques faciaux: ces grands cercles de plumes que l’on voit dans le visage de l’oiseau.
Alors que je marchais aux alentours, un rayon de soleil soudain est apparu à travers les rameaux d’un thuya. Le rayon très dense dirigeait sa lumière directement dans l’arbre. Je me suis approchée de l’arbre et j’ai levée les yeux. À ma grande surprise, un autre Hibou moyen-duc dormait d’un profond sommeil, bien emmitouflé de son épais plumage sur une branche. La lumière du soleil sur le ventre, comme une veilleuse!
Au bout du compte, il y avait trois Hiboux moyen-duc perchés dans les thuyas. L’hiver, les Hiboux moyen-duc se regroupent ensemble le jour. Ce comportement n’est pas coutumier chez les rapaces nocturnes. Mais eux, ils le font! Ils se regroupent habituellement en dortoirs à l’abri des vents.
À ma deuxième visite en novembre 2020, il y avait aussi un Hibou moyen-duc enchevêtré dans les branches au sommet d’un arbre dans le secteur boisé.
Le hibou dort le jour et chasse la nuit. Il mange des souris, des mulots, et parfois même de petits oiseaux. Après son repas, il rejette, le poil, les plumes, les os de sa victime dans une boulette, appelée aussi, pelote ou boulette de régurgitation. Parfois, la dimension de ces dernières peut être très surprenante! Il est alors possible de trouver au pied d’un arbre utilisé comme perchoir plusieurs boulettes ensemble. Après une neige fraîchement tombée, les boulettes fraîches pourront trahir son passage récent.
Les données du Recensement des oiseaux de Noël laissent entendre que la population a connu une diminution importante depuis le début des années 1970 et l’espèce a été identifiée comme étant une priorité de conservation. Il est donc important de ne pas déranger ces magnifiques oiseaux lors de sorties d’observation.
.
J’ai poursuivi ma randonnée et j’ai fait la rencontre d’un petit groupe de dindons sauvages. On m’a dit que ce petit groupe (une douzaine d’individus) vit dans le boisé depuis plusieurs années et de génération en génération, ils se sont habitués aux visiteurs.
C’est dans les années 70 que le dindon sauvage a fait son apparition dans le sud du Québec et les populations sont en expansion depuis une trentaine d’années dans les régions les plus méridionales du Québec.
Le dindon sauvage est établi principalement dans: la Montérégie, l’Estrie, l’Outaouais et le Centre-du-Québec.
Le dindon sauvage a un comportement grégaire et se déplace généralement en petits groupes. La nuit venue, il se perche dans un arbre pour dormir et être à l’abri des prédateurs. Il a un tempérament nerveux et il est toujours aux aguets.
Sa vision panoramique est plus de 300 degrés avec un facteur de grossissement d’environ 4x.
En marchant vers la voiture, j’ai aperçu une Buse à queue rousse en vol. À mon plus grand bonheur, elle s’est arrêtée sur un poteau au bout d’un stationnement. Puis, elle s’est envolée pour se percher sur une poutre de bois surplombant une petite parcelle de terrain gazonné. Elle scrutait le sol à la recherche d’une petite proie. La Buse à queue rousse est un chasseur opportuniste adoptant la majeure partie du temps une position d’attente lorsqu’elle est perchée sur un arbre ou un poteau le long d’une route ou d’un champ.
La Buse à queue rousse est le rapace le plus courant en Amérique du Nord. Active environ 15 heures pas jour durant l’été, elle passe 4% de son temps à voler et 96 % à se percher. En hiver, elle est active environ 11 heures par jour, dont 93% du est passer à se percher.
Souvent capable de s’adapter à l’expansion urbaine et aux activités humaines, cette espèce niche dans des habitats très variés, même si elle choisit généralement des forêts ouvertes à proximité de champs ou de prairies pour se nourrir. Elle est largement répandue dans tout le Québec méridional.
Elle se nourrit principalement de campagnols, de souris, de rats, de lièvres, de petits oiseaux et de reptiles.
Pas moins de 170 espèces d’oiseaux ont pu y être observées et plus de soixante-dix espèces d’oiseaux y nichent, dont une cinquantaine directement sur le site et les autres espèces dans les zones avoisinantes, mais qui exploitent toutes le site. Cependant, une partie de cette biodiversité serait menacée.
L’habitat du Petit blongios, une espèce menacée pour laquelle il ne reste plus que 1500 couples à travers le pays, dont moins de 300 au Québec est au cœur des préoccupations du regroupement Technoparc Oiseaux. Le regroupement de citoyens, d’ornithologues, biologistes, milite pour la protection des milieux humides situés dans les limites du Technoparc Montréal dans l’arrondissement St-Laurent, ainsi que des secteurs environnants afin de protéger le marais et l’étang adjacent où niche le Petit blongios, mais aussi pour protéger la biodiversité des lieux. L’espèce est classée « vulnérable » par le ministère de la Faune.
Photos: © escapadeauxoiseaux.com
Recevez directement le nouveau contenu dans votre boîte de réception.