Le Refuge faunique Marguerite-D’Youville est l’un des plus beaux endroits pour s’évader dans la nature à proximité de Montréal. Situé sur L’île Saint-Bernard, dans la municipalité de Châteauguay, et à l’embouchure de la rivière du même nom, ce lieu exceptionnel est de loin, un de mes préférés. Huit kilomètres de sentiers sont aménagés sur un vaste territoire naturel de 223 hectares, riche en biodiversité.
Une grande proportion de l’île est constituée de milieux humides; marais, marécages, rives, prairies, érablière, friches et chênaie qui se côtoient au plus grand bonheur des oiseaux, des animaux et des visiteurs.
SECTEUR DE LA PETITE CHÊNAIE
En août 2011, alors que l’ouragan Irène a déferlé sur le Québec, le majestueux chêne bicolore qui trônait dans le secteur de la chênaie depuis 1796, a été déraciné. Il était le plus grand et le plus gros chêne bicolore du Québec.
Abattu à l’âge de 215 ans, il avait déjà dépassé son espérance de vie depuis plusieurs années. L’espérance de vie de l’essence étant de 200 ans. Il faisait plus de 30 m de hauteur, et son tronc atteignait 3,75 m de circonférence. Maintenant, ses vestiges gisent au sol et se transforment peu à peu en un nouvel écosystème.
L’île abrite deux forêts reconnues comme écosystème forestier exceptionnel par le ministère des Ressources naturelles du Québec et sert de milieux de vie à plus de 20 espèces de mammifères, dont le cerf de Virginie, le renard roux, le coyote, le vison, le rat musqué, la marmotte, l’écureuil gris et bien d’autres!
Une première mention québécoise d’observation de la Mésange bicolore a été faite en novembre 1961 au mont Saint-Hilaire et une seconde à North Hatley en décembre 1978, soit dix-sept (17) ans plus tard. Depuis 1995, elle est considérée comme oiseau nicheur au Québec et est maintenant de plus en plus présente dans le sud du Québec.
L’été, pendant la période d’élevage de ses petits elle est plus discrète. On peut toutefois l’observer assez souvent sur le sentier qui longe la rive du lac St-Louis / fleuve Saint-Laurent. Elle n’est toujours pas très loin des mésanges à tête noire. Beaucoup plus farouche que cette dernière, il est toutefois possible qu’elle se dépose sur une main garnie de graines de tournesol!
Elle vit en moyenne un peu plus de deux ans et passe sa vie dans un rayon de quelques kilomètres de son lieu de naissance. Les couples de Mésanges bicolores se forment pour la vie. L’accouplement a lieu en mars et en avril. Cet oiseau utilise une cavité naturelle, comme un trou de Pic pour y pondre leurs œufs.
La Mésange à tête noire et la Sittelle à poitrine blanche comptent parmi les oiseaux les plus populaires du refuge faunique Marguerite-D’Youville. Peu farouches, ces deux petits passereaux y sont résidents 365 jours par année. Quelques graines au creux de la main suffisent pour qu’ils viennent s’y poser.
La principale activité des Mésanges est la recherche de nourriture, surtout à l’approche de l’hiver où elles font des réserves de graines et de feuilles mortes. Elles cachent leur butin avec soin sous une écorce déformée ou dans un carré de lichens.
Elle est capable de se souvenir pendant 28 jours au moins de l’endroit où elle a caché de la nourriture;
Lors des nuits froides d’hiver, les Mésanges peuvent entrer en hypothermie contrôlée, abaissant leur température corporelle de 10 à 12 degrés Celsius. Les mésanges vivent en petits groupes d’environ 10 individus, sauf en période de reproduction.
Il est aussi possible de faire la rencontre de la Sittelle à poitrine rousse et la Mésange à tête brune, deux espèces nichant en forêt boréale, s’arrêtent à l’occasion sur l’île Saint-Bernard durant leur migration.
À l’hiver 2019, quelques chouettes lapones se sont posées sur l’Île Saint-Bernard. Une visite rare qui se produit que périodiquement, aux quatre à cinq ans!
La chouette Lapone, est la plus grande chouette d’Amérique du Nord. Au Québec, les premières preuves de nidification ont été signalées dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue en 1988. Elle habite la forêt boréale au nord du Québec. Cette espèce nordique nous rend visite de façon cyclique lorsque la disponibilité de sa ressource alimentaire sur son territoire se fait plus rare. Elle migre alors vers les régions du sud du Québec. Elle s’établira habituellement dans les forêts ou les boisés à proximité d’un milieu ouvert.
La chouette lapone est autant diurne que nocturne, mais elle chasse surtout à la tombée du jour. Elle se nourrit principalement de rongeurs, tels que des campagnols, et plus rarement d’oiseaux. La longévité de la Chouette lapone dans la nature est d’environ 7 ans.
Photos: © escapadeauxoiseaux.com
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