Balbuzard pêcheur

Iroquois est une petite ville Ontarienne, située à environ deux heures de Montréal. L’Écluse d’Iroquois fait partie du réseau de la voie maritime du Saint-Laurent et c’est à cet endroit que l’on peut observer le Balbuzard pêcheur qui revient y nicher année après année.

Nid de Balbuzard pêcheur

Un emplacement inusité!

En 2009, un couple de Balbuzard pêcheur a élu domicile, en construisant leur nid sur le bras d’une grue d’urgence adjacente à l’écluse. Un endroit tout à fait désigné pour eux, car le barrage de contrôle au sud de l’écluse favorise une grande concentration de poissons, leur alimentation principale. Lorsque le couple est revenu au printemps suivant, comme les travaux d’entretien programmés exigeaient l’utilisation de la grue, les balbuzards et leurs œufs ont dû être déplacés.

Balbuzard pêcheur
La famille: 2 adultes Balbuzard pêcheur et 3 jeunes.

En mai 2010, un perchoir (plate-forme) fourni par la Corporation de Gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent a été aménagé et des spécialistes en gestion de la faune ont minutieusement déplacé le nid de plus de 50 kg à son nouvel emplacement, à quelques mètres à peine de la grue.  Depuis, année après année, un couple de Balbuzard pêcheur revient nicher sur la plate-forme aménagée au sommet d’un poteau à 11 mètres du sol.

Balbuzard pêcheur

UN PUISSANT ET GRAND RAPACE! 

Le Balbuzard pêcheur est l’un des oiseaux les plus répandus dans le monde. Il niche dans toutes les régions du Canada.  Il est présent au Québec sauf dans le Grand-Nord.  Au début de l’automne, il migre en Amérique du Sud.

Une longue évolution…

Le plus ancien fossile de Balbuzard pêcheur découvert a été daté entre 10 à 13 millions d’années. Cette longue traversée dans le temps a permis au Balbuzard pêcheur de s’adapter en développant des caractéristiques uniques qui le distingue des autres espèces de rapaces.  Le Balbuzard pêcheur est piscivore, ce qui signifie que 99% de son alimentation est constituée de poissons.  La sélection naturelle et sa longue évolution ont transformé sa structure corporelle en un amalgame de caractéristiques spécialisées et adaptées spécifiquement à son mode de vie.

Il possède une technique de pêche inégalée.  Il utilise son doigt externe réversible pour saisir ses proies avec deux orteils dirigés vers l’avant, et deux orteils dirigés vers l’arrière. Ses serres sont longues, robustes et incurvées, ce qui lui permet d’agripper et de maintenir le poisson. Il possède des narines qu’il peut fermer afin d’éviter que l’eau n’y pénètre quand il plonge. La plante de ses pattes est munie de coussinets rugueux qui l’aident à saisir les proies glissantes.

Singulier sur le plan morphologique, le Balbuzard pêcheur diffère sur plusieurs aspects des autres oiseaux de proie diurnes, et a toujours présenté une énigme pour les taxonomistes. Son classement sur l’arbre phylogénétique est très discuté : selon certains, il est traité comme l’unique membre de la famille des Pandionidae. Celle-ci figurant à sa place traditionnelle dans l’ordre des Falconiformes. D’autres classifications le placent aux côtés des éperviers et des aigles dans la famille des Accipitridés.

Balbuzard pêcheur

LE NID DU BALBUZARD PÊCHEUR EST UN VOLUMINEUX AMAS DE BRANCHES GARNI D’ÉCORCE, D’HERBE ET AUTRES VÉGÉTAUX. 

Comme c’est le cas pour la plupart des rapaces, la femelle est plus grosse que le mâle et elle présente des stries plus sombres sur le haut de la poitrine, et un plumage plus foncé.  La femelle pèse en moyenne 1,6 kg comparativement à 1,4 kg pour le mâle. 

Balbuzard pêcheur

Pour construire son nid, le Balbuzard pêcheur casse des branches d’arbres en plein vol, ou les ramasse sur le sol. S’il s’affaire à la construction du nid surtout au début de la période de nidification, il lui arrive également d’y ajouter des matériaux tout au long de cette période. À la fin de l’été, l’oiseau passe beaucoup de temps à réparer son nid en prévision de l’année suivante. En moyenne, les nids ont de 30 à 60 cm de profondeur et mesurent 1 m de diamètre, mais certains ont plus de 2,5 m. Une faible cavité est aménagée pour les œufs, mais le nid s’aplatit au fur et à mesure que la période de nidification avance.

Balbuzard pêcheur

SE NOURRIR DE LA PÊCHE

Le Balbuzard pêcheur recherche des poissons qui nagent lentement et qui se tiennent près de la surface de l’eau.  Lorsqu’il aperçoit un poisson, il vole sur place à une hauteur de 10 à 20m jusqu’à ce que le poisson soit bien en vue.   Puis, il plonge du haut des airs, les ailes à moitié fermées et les serres bien en avant, pour disparaitre presque complètement sous la surface de l’onde de l’eau.  Il reparait le plus souvent quelques secondes plus tard avec un poisson bien agrippé, la tête en avant, entre les serres.  Habituellement, le Balbuzard pêcheur va se percher tout près pour manger sa proie, dévorant la tête en premier.

Balbuzard pêcheur

LES JEUNES RÉCLAMENT JUSQU’À 6 POISSONS PAR JOUR.

La femelle balbuzard pond normalement 2 à 3 œufs. L’éclosion des oeufs survient en général entre la mi-mai et la mi-juin. Les œufs sont couvés pendant 35 à 43 jours. Les jeunes restent au nid pour une période de 50 à 55 jours et demeurent dépendants des adultes de 10 à 20 jours suivant la sortie du nid. Le mâle nourrit la femelle pendant toute la durée de l’incubation, qu’elle assume presque entièrement seule. Les couples restent habituellement unis d’une année à l’autre et reviennent nicher au même endroit. Les deux parents étant attachés au nid et au territoire où ils ont élevé des jeunes avec succès. Si la nourriture est abondante, deux petits sur trois prendront normalement leur envol au bout de sept à neuf semaines de soins parentaux assidus.

Balbuzard pêcheur

Le Balbuzard pêcheur a été grandement affecté par l’utilisation des pesticides comme le DDT dans les années 50 et 60. L’espèce était menacée d’extinction dans plusieurs régions du monde, n’étant pas capable de produire assez de jeunes pour maintenir ses populations. Cela était dû à la fragilisation des œufs à cause d’une accumulation de DDT dans l’environnement. Depuis l’interdiction du DDT dans de nombreux pays au début des années 1970, et grâce à sa longue espérance de vie (15-20 ans) et sa capacité à utiliser les structures artificielles construites par les humains, le Balbuzard pêcheur à réussit à reconstituer ses populations.

Balbuzard pêcheur

UN PARENT EXASPÉRÉ!

À quelques kilomètres à l’ouest d’Iroquois, se trouve la petite municipalité de Cardinal. Aux abords de la St-Lawrence river, on peut aussi y observer, un couple de balbuzard pêcheur qui niche sur une plate-forme, au sommet d’un poteau. À la fin de juillet, un jeune se trouve toujours au nid. Il n’a pas encore volé de ses propres ailes et il tarde à prendre son premier envol.

Nourrir un jeune impatient!

Photos & vidéos: © escapadeauxoiseaux.com

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