Printemps 2021! Un splendide canard mandarin a fait les manchettes et sa photo a circulé partout sur le web. Les photographes et ornithologues se sont précipités au boisé du ruisseau de Ste-Rose à Laval pour admirer ce rare visiteur qui de toute évidence s’était échappé d’une ferme d’élevage.
Le canard mandarin ne vit pas à l’état sauvage en Amérique du nord. C’est une espèce originaire d’Asie du nord-est (Chine, Japon, Corée nord et sud et de l’est de la Russie). Mais malgré cela, l’espèce peut prospérer en dehors de son aire de répartition indigène et il existe quelques populations sauvages, en Europe et aux États-Unis; en Caroline du Nord et à Sonoma County en Californie. Ils ont fui leur lieu de captivité pour se reproduire en toute liberté, à l’état sauvage.
Il arbore un éventail de couleurs vives! L’arrière de son cou est bleu métallique et il a une bande blanche depuis son bec rouge carmin jusqu’à la naissance du cou et autour de chaque œil. Sur ses joues, il possède de longues plumes aux reflets d’or, une bande bleue sur les ailes, des stries blanches et bleu métallique sur le haut de la poitrine et sur le dos, des plumes érigées orange doré. Tous ces coloris forment une splendide palette et sont encore plus spectaculaires lorsque les plumes sont mouillées.
Considéré comme l’un des plus beaux oiseaux du monde, le canard mandarin est une espèce étroitement liée à notre magnifique canard branchu. Ce dernier étant le seul proche parent du canard mandarin. Le canard branchu quant à lui est une espèce typiquement nord-américaine comme en font foi certains fossiles. Il y a des hybrides connus entre le mandarin et le branchu, mais habituellement, ils ne sont pas fertiles. En principe, il ne devrait donc pas y avoir de population hybride qui se développe.
Boisé du ruisseau, mi-avril 2021. Il y avait déjà une vingtaine de personnes sur place. Observateurs et photographes, tous étaient alignés le long du ruisseau. L’ambiance était au calme et à l’observation. À mon arrivée, le canard Mandarin se reposait sur un rocher.
Je me suis frayé un chemin et je me suis installé tout au bout de la longue ligne d’observateurs, accroupie et prête à immortaliser toute la beauté de ce spécimen sur ma lentille. Puis, en moins de deux, le canard mandarin s’est lancé à l’eau à la poursuite d’une femelle colvert. Dans son air d’aller, il est venu faire quelques éclaboussures devant moi, le temps de quelques secondes, puis il est reparti à vitesse grand V, de l’autre côté de la rive.
Le canard mandarin est reconnu pour vivre avec le même partenaire durant toute sa vie. C’est pour cette raison qu’il est devenu un symbole d’amour et de fidélité pour les couples en Chine, au Japon et en Corée.
En Chine, surtout à l’époque ancienne, lorsqu’une jeune fille et un jeune homme se mariaient, ils recevaient en cadeau un canard mandarin. Hier comme aujourd’hui, en Chine, cet oiseau symbolise la fidélité conjugale et il est courant d’offrir une paire de figurines de canards mandarin aux jeunes mariés.
Les figurines utilisées en Feng Shui, sont alors placées dans des zones spécifiques de la maison pour permette aux voies du Chi (énergie vitale) de circuler harmonieusement et maintenir une relation amoureuse saine.
Bien qu’ils soient monogames, les couples de canards mandarins ne prennent pas les fonctions parentales de la même façon. La femelle pond ses œufs dans le creux d’un arbre jusqu’à 30 pieds du sol. Le mâle reste pour la période d’incubation des œufs de 28 à 33 jours, mais une fois éclos, il s’en va. La femelle doit alors s’occuper seule des canetons.
Une fois sorti de l’œuf, les canetons ont rapidement besoin d’eau. Ne pouvant pas encore voler, les canetons, considérés comme des casse-cous, se lancent hors du creux de l’arbre et tombent librement au sol. L’herbe et les feuilles tombées amortissent la chute, et les petits s’en sortent presque toujours indemnes.
Bien que le canard mandarin soit très répandu, cette expansion ne s’est pas produite naturellement. Ils ont été importés en Angleterre au milieu du XVIIIe siècle en raison de leurs belles couleurs. Toutefois, ils n’ont commencé à se reproduire dans la nature que dans les années 1930 après s’être échappés de terrains privés.
Photos & vidéos: © escapadeauxoiseaux.com
Recevez directement le nouveau contenu dans votre boîte de réception.