La Montérégie fait partie des régions du Québec qui sont le plus touché par le déclin des oiseaux champêtres et le Goglu des prés ne fait pas exception. Selon le relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du nord, la population du Goglu des prés a fondu de 88% au pays depuis les 40 dernières années.
Malgré ce constat, des dizaines de Goglus des prés reviennent nicher, année après année, dans les champs de la Montée Biggar, un petit rang de campagne, à Godmanchester, en Montérégie. Un habitat riche et diversifié composé d’une forêt mixte à canopée fermée, d’arbustes et de champs ouverts, traversée par un petit ruisseau.
Le territoire est aussi reconnu comme site de reproduction de la Paruline à ailes dorées, une espèce menacée, de même que la Paruline de Brewster, un hybride.
Plusieurs autres espèces nichent également sur ces terres, notamment, le Tohi à flancs roux, le Passerin indigo, le Moqueur roux, le Moqueur chat, le Bruant des champs, le Piranga écarlate, le Pic à ventre roux, la Sturnelle des prés, le Coulicou à bec noir et de nombreuses espèces de parulines.
Le début du mois de mai est sûrement le meilleur temps pour observer le Goglu des prés. Ils arrivent par dizaines et ils se perchent au sommet des arbres & arbustes en bordure de chemin..
Le Goglu des prés est un passereau de taille moyenne. Oiseau champêtre et chanteur, il a l’une des migrations les plus longues au monde. Il parcourt chaque année plus de 20 000 kilomètres aller-retour entre ses aires d’hivernage dans le sud de l’Amérique du Sud et celles de reproduction dans le sud du Canada et le nord des États-Unis.
Sur la montée Biggar, les premiers Goglus des prés mâles arrivent habituellement aux alentours du 8 mai. Les mâles établissent leur territoire par des vols et des chants de parade nuptiale.
Les femelles suivent peu de temps après l’arrivé des mâles. Les Goglus se perchent au sommet des arbres et arbustes surplombant le champ pour surveiller leurs nids.
Il niche presqu’exclusivement en milieu agricole, sur le sol, dans les pâturages, ou dans les champs de foin de grandes cultures. Or, la modernisation des techniques agricoles favorise la coupe hâtive et fréquente du foin durant la période de reproduction, ce qui détruit les nids. Leur utilisation des prés de fauche pour la nidification peut les rendre vulnérables à la mortalité accidentelle pendant la récolte avant la fin de la saison de nidification (généralement avant le 1er juillet). Il y a aussi la fréquence et la date de fauchage faisant en sorte, qu’entre deux fauches les oiseaux n’ont pas le temps de mettre à terme leur nichée.
La période de nidification dure environ 50 jours, de la ponte à l’envol des jeunes. La sensibilisation se fait auprès des agriculteurs pour que leurs champs soient fauchés après le départ des petits qui a lieu vers le 15 juillet. Mais plusieurs facteurs font que cela n’est souvent pas réalisable pour ces derniers. Il y a aussi les pesticides et les herbicides qui contribuent également au déclin dramatique du Goglu des prés.
Les femelles construisent les nids. Chaque couvée contient en général de 3 à 7 œufs. Les oisillons sont nourris par les deux parents pendant 10 ou 11 jours et les jeunes à l’envol sont nourris pendant au moins une semaine.
Le goglu des prés mue deux fois par an. Avant la fin de l’été, après la période de reproduction, le mâle mue et son plumage ainsi que celui des jeunes est alors semblable au plumage de la femelle. Le plumage de la femelle est beige clair liséré de marron. Sur son aire d’hivernage, le mâle mue une seconde fois et il retrouve alors son plumage nuptial éclatant noir, blanc et jaune.
On estime à 500 000 oiseaux adultes tués à chaque année et trois millions cinq cents milles 3 500 000 nids détruits annuellement au Canada par le fauchage et la récolte du foin.
Il se nourrit d’une grande variété d’insectes ravageurs mais aussi, de graines et de mauvaises herbes. Malheureusement, cette nourriture est souvent contaminée.
Ce nom fait référence à l’appétit de cet oiseau pour le riz et d’autres céréales, en particulier pendant la migration et en hiver. Au début du XX* siècle (1900), on considérait le Goglu des prés comme un oiseau indésirable et un parasite pour l’agriculture dans certaines régions des États-Unis, principalement dans les zones de rizières.
Se déplaçant en grand groupe, les Goglus des prés occasionnaient des dommages considérables dans les champs de riz où ils se nourrissaient en grands rassemblements. En moins d’une dizaine d’années, les agriculteurs entreprirent d’exterminer le Goglu des prés et plus de 700 00 oiseaux furent tués. Sur les marchés, certaines personnes vendaient comme nourriture, les oiseaux tués.
En juin 2021, alors que je me tenais sur le bord du chemin, une femelle s’est approché de ma position. Le mâle venait tourner autour et repartait se poser dans le champ. Sûrement tout près du nid. La journée était extrêmement venteuse mais j’en ai profité pour sortir ma petite cam et faire une courte vidéo.
Photos & vidéos: © escapadeauxoiseaux.com
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