Le Cormoran à aigrettes est un oiseau grégaire. Grand oiseau familier des côtes maritimes, il se retrouve aussi en été le long des lacs et rivières du sud du Canada et du centre des États-Unis. En hiver, il se retire sur les côtes du sud-est américain, du golfe du Mexique et de l’ouest du Canada et des États-Unis.
Le cormoran niche en colonie. Il construit son nid au sol, dans les arbres, dans des îles ou sur des falaises. On le retrouve autant en eau salée qu’en eau ou douce.
Il se nourrit de poissons et il possède une technique de pêche redoutable! Il peut plonger jusqu’à une profondeur de 37 m, en utilisant ses ailes aussi bien que ses pattes palmées pour se propulser sous l’eau. Il pêche en solitaire mais aussi en groupe. Le groupe se rabat souvent sur les poissons en nageant en demi-cercles. Contrairement aux autres oiseaux aquatiques qui ont un plumage perméable, le sien est semi-perméable.
Photo Grand cormoran.
Une fois son poisson avalé, le cormoran remonte à la surface. Ses plumes n’étant pas tout à fait étanches, il doit les sécher avant de pouvoir s’envoler. C’est pourquoi, il peut passer de longues périodes debout avec les ailes ouvertes.
Longtemps persécuté à tous les stades de son cycle biologique, les effectifs du Cormoran à aigrettes ont chuté au 19e siècle du fait de sa chasse. Puis de nouveau dans les années 1960 et 1970 à cause de sa vulnérabilité à des contaminants, comme le DDT.
Cette espèce sauvage indigène s’est rétablie mais a été poussée à la quasi-extinction à deux reprises au cours des 200 dernières années.
Au Canada depuis le milieu des années 1970, le Cormoran à aigrettes a connu une croissance spectaculaire, suivi par l’établissement de nouvelles colonies de nidification.
Depuis, il a fait l’objet de plusieurs programmes de contrôle de populations pour la conservation des stocks de poissons et la protection des écosystèmes forestiers.
Des conditions favorables ont profitées à l’expansion du cormoran. D’abord la diminution de plus grands poissons comme la morue qui mangeaient les mêmes petits poissons que le cormoran.
Suivi de l’ensemencement des Grands Lacs en éperlans; de la nourriture supplémentaire pour le cormoran.
Ensuite, l’interdiction du DDT, responsable des coquilles d’œufs trop minces et des malformations.
Finalement, les cormorans ont une meilleure survie au cours de l’hiver en raison d’immenses piscicultures de barbues de rivière dans le Golfe du Mexique et le long du Mississipi, aires d’hivernage des cormorans.
Aux îles de la Madeleine, dans les lacs de l’Abitibi, de la Maurice et de l’Outaouais, la grande concentration de cormorans à aigrettes serait devenue problématique à un point tel que la Fédération des chasseurs et pêcheurs du Québec et d’autres intervenants du milieu faunique réclament maintenant l’ouverture de la chasse au cormoran.
Pourtant, les études réalisées sur l’impact négatif de l’oiseau ne sont pas concluantes et parfois même contradictoires selon plusieurs groupes environnementaux.
L’abattage du cormoran à aigrettes est une technique de gestion éthiquement controversée et pour plusieurs biologistes et experts, une chasse autorisée pourrait être dévastatrice pour les populations de cormoran à aigrettes.
De plus, la viande de cormoran n’étant habituellement pas consommé, une réflexion s’impose sur les valeurs qui orientent et motivent l’ouverture de la chasse au cormoran.
Les problèmes évoqués pour justifier la chasse aux cormorans ne sont pas soutenus par la science et plusieurs questionnent le pourquoi de cette mesure de gestion considérée comme radicale et cruelle.
Dans certains États américains, le cormoran est considéré comme un oiseau ravageur et son abattage est autorisé pour limiter sa population.
En Ontario, depuis 2020, la province autorise une chasse automnale, avec limite de prises fixées à 15 cormorans par jour. Ce type de chasse est aussi autorisé au Nouveau-Brunswick.
La Fédération des chasseurs et pêcheurs du Québec et d’autres intervenants du milieu faunique demandent eux aussi l’ouverture d’une chasse au cormoran.
Depuis 100 ans, la protection du cormoran a été une réussite. L’élimination de ce type de chasse et le déclin de l’utilisation des pesticides, l’ont finalement aidé à rétablir ses populations. Mais qu’adviendra-t-il de son futur?
Photos: © escapadeauxoiseaux.com
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En période de nidation sur leur ilôt végétal, les goélands argentés invitent un cormoran dans leur vie quotidienne. … sorte de « ménestrel » dirait un ornithologue
avisé mais à coup sûr un artiste venu là pour assurer le spectacle annuel..séparés de 0 à 10 mètres,celui-ci se présente à terre, plonge fréquemment,se nourrit,plonge à nouveau revient près du rivage devant des goélands plus soucieux d’assurer leur reproduction ,finissant son exhibition spectaculaire sur les terre ou sable humides ,immobilisé par le séchage indispensable de ses ailes…avant le coucher du soleil.
Terre-Air-Mer que ce soit sur le littoral audois (Gruissan ,seul),(Port la Nouvelle,groupe),le lac de Saint Ferreol (seul),le bassin de Castelnaudary (nuée organisée sur l’eau et les arbres) etc…
le cormoran semble le mieux adapté aux variations climatiques avant les goélands.
Bonsoir Bernard,
Il semble que ces deux espèces se tolèrent plutôt bien. J’ai un article, sous le menu »escapade » »Goéland à bec cerclé »
qui démontre cette cohabitation plutôt harmonieuse et c’est tant mieux!
Gruissan et Port La Nouvelle semble être des endroits idylliques et propice à l’observation des oiseaux.