Chez l’oiseau, la migration est rendue systématique par l’action d’hormones. Comme chez l’humain, la mélatonine rythme l’horloge interne (jour-nuit) des oiseaux. La variation de la durée du jour entraîne des modifications de sécrétions de cette hormone et contribue ainsi à déclencher les différentes phases du cycle migratoire des oiseaux. Elle dicte aux oiseaux qu’il est temps de se préparer pour le grand départ.
Le Zungunruhe est un bouleversement physiologique qui permet à l’oiseau de se préparer à une dépense énergétique très importante liée aux déplacements migratoires et qui les poussent à se gaver afin d’accumuler les réserves nécessaires pour effectuer leur long voyage. Ce phénomène de stress diminue quand l’oiseau se nourrit. C’est pourquoi les oiseaux font alors preuve d’une agitation particulière et mangent sans arrêt pendant plusieurs jours avant leur départ. Ce phénomène biologique améliore grandement la capacité des oiseaux à accumuler des réserves et permet ainsi aux oiseaux d’augmenter leur masse corporelle d’environ 10% par jour.
POUR ACCUMULER SUFFISAMMENT DE RÉSERVES, CERTAINS OISEAUX PEUVENT DOUBLER LEUR MASSE CORPORELLE.
La migration est un phénomène effectué par les oiseaux pour différentes raisons; la cohabitation et la compétition ne permettent pas aux oiseaux de disposer de nourriture en quantité suffisante ou encore la période de reproduction qui s’accompagne de l’élevage des jeunes augmente la pression sur les ressources alimentaires.
À chaque migration les oiseaux suivent un trajet spécifique et identique sur de très longues distances, il dure généralement plusieurs jours voire plusieurs semaines.
LES OISEAUX MIGRATEURS UTILISENT DES MÉCANISMES AFIN DE PARVENIR À S’ORIENTER ET DE NE PAS SUCCOMBER À L’ÉPUISEMENT.
Les oiseaux sont capables de savoir où et comment aller dans des lieux qui se trouvent à des milliers de kilomètres de distance, en prenant à la fois à l’aller et au retour exactement le même chemin. Leur plan de vol est inscrit dans leurs gènes et transmis de génération en génération. Les oiseaux connaissent le moment où ils doivent partir, leur temps de vol, la durée des étapes, le nombre de kilomètres à parcourir. Toutes ces données sont inscrites dans leur génome.
Ils possèdent un sens inné de l’orientation qui est assuré par plusieurs moyens: un compas solaire, un compas magnétique et un compas stellaire. Ces moyens leur permettent ainsi d’emprunter les mêmes trajets à l’aller et au retour ainsi que pour la prochaine migration. La plupart des oiseaux présentent un mécanisme appelé navigation vectorielle. Ce mécanisme agirait comme un guide et permettrait aux jeunes oiseaux de trouver le chemin de leur première migration, leur indiquant quelle direction ils doivent emprunter.
Pour pouvoir survivre et accomplir cette migration, les oiseaux ont adopté certaines stratégies comme le vol en V.
Cette technique, utilisée par plusieurs migrateurs, consiste en un alignement des oiseaux les uns derrière les autres. Dans ce genre de vols, les oiseaux échangent en permanence leur position pour éviter que l’oiseau de tête ne soit toujours le même, car ce dernier faisant front au vent seul, dépense beaucoup plus d’énergie que les autres.
La migration de populations entières d’oiseaux s’effectue toujours d’une manière collective. Presque tous les oiseaux migrateurs témoignent d’une sociabilité très développée, comme ils le démontent dans le cas du vol en V.
Certaines espèces réalisent leur migration en une seule fois alors que d’autres réalisent des haltes migratoires plus ou moins longues au cours desquelles elles pourront restaurer leurs réserves. C’est le cas de la Grande Oie des neiges qui se posent dans le sud du Québec avant d’atteindre son lieu de nidification, le nord de l’Arctique. Un long trajet migratoire de plus de 4000 km. Ces arrêts sont notamment dus au niveau de corticostérone, l’hormone de stress. Plus les oiseaux perdent leurs réserves plus ils augmentent leur niveau de stress. Cela les obligent à se poser pour s’alimenter et faire baisser le niveau de cette hormone pour reprendre le trajet.
Tout comme l’Oie des neiges, la Bernache du Canada fait escale sur les lacs, les rivières, les étangs, dans les baies et dans les champs de céréales. Elle peut se déplacer à une vitesse moyenne de 65 km/h et même atteindre 100 km/h lorsqu’elle est poursuivie.
Photos: © escapadeauxoiseaux.com
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Très intéressant, Merci du partage
Merci! 🙂