Lorsque les confinements liés à la COVID-19 ont eu lieu en 2020, plusieurs médias ont rapportés des observations inhabituelles de la faune pendant les confinements. L’Université du Manitoba a mis en place un projet pour tenter de trouver des réponses au pourquoi de cette soudaine abondance et pour comprendre comment la faune réagit à la présence des humains.
Dr. Nicola Koper, professeure de biologie et chercheure en sciences naturelles de l’Université du Manitoba a dirigé une équipe d’experts de partout au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni pour déterminer si moins de trafic routier et aérien signifiait moins de perturbations pour les oiseaux pendant leur migration printanière au début de la pandémie.
L’Étude rendue possible grâce aux bénévoles, ornithologues amateurs, de partout dans le monde qui prêtent attention à la nature et qui enregistrent leurs observations sur eBird, a permis de recueillir plus de 4 millions d’observations sur 82 espèces d’oiseaux au Canada et aux États-Unis. Les données ont été recueillies à la fois pendant la pandémie et au cours des trois années précédant la pandémie.
Cette quantité étonnante de données a permis à l’équipe de voir si les oiseaux étaient plus abondants pendant la pandémie dans des habitats habituellement dominés par les humains, comme les villes, près des autoroutes et près des aéroports, que les années précédentes.
Les résultats de cette recherche ont été frappants. Presque toutes les espèces étudiées (80 %) ont changé leur façon d’utiliser les habitats modifiés par l’homme pendant la pandémie, et tous les types d’oiseaux, des faucons aux colibris, ont été touchés.
Les pygargues à tête blanche ont augmenté en abondance dans les villes où les confinements ont été les plus forts.
Les colibris à gorge rubis étaient trois fois plus susceptibles d’être vus près des aéroports qu’avant la pandémie.
Les hirondelles rustiques, qui sont menacées au Canada, évitaient les routes avant la pandémie, mais pas pendant la pandémie.
Quelques espèces ont réduit leur utilisation d’habitat modifié par l’homme pendant la pandémie, par exemple, les Buses à queue rousse ont diminué en abondance près des routes, peut-être parce qu’il y avait moins de mortalité routière lorsque la circulation diminuait.
Mais beaucoup plus d’espèces ont bénéficié des confinements.
Cela suggère que de nombreux oiseaux ont eu une pause importante pendant la pandémie et cela aide les chercheurs à comprendre comment nous pourrions créer un environnement plus durable pour les oiseaux dans l’avenir. Si nous conduisons moins, volons moins ou travaillons à domicile quelques jours par semaine, nous pourrions aider les oiseaux tout en améliorant la qualité de l’air, en réduisant le changement climatique et en épargnant aux entreprises les coûts de déplacement et de bureau.
Là où il y a une plus grande présence humaine due aux transports, presque toutes les espèces d’oiseaux étudiées ont changé de lieu.
Si nous choisissons de changer certains comportements, nous pouvons immédiatement améliorer notre environnement, et cela pourrait également conduire à des améliorations pour les vies humaines, en nous rapprochant de la durabilité environnementale, sociale et économique, conclue Nicola Koper, professeure à l’université du Manitoba.
Photos:© escapadeauxoiseaux.com
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