Hiver rude. Alerte de froid extrême. Le mercure au Québec peut parfois chuter drastiquement à -30 degrés avec des ressentis frôlant -40 à -45 degrés dans certaines régions. Bien que nos oiseaux d’hiver craignent autant que nous ces épisodes de froid polaire, ils ont développé des stratégies pour survivre à de courtes périodes de froid extrême.
Les oiseaux ont dû trouver leurs propres méthodes pour survivre aux températures glaciales. Ils migrent, hibernent ou tolèrent le froid. Ainsi, pour combattre le froid, les mésanges vont essayer d’accumuler un maximum de réserves sous forme de lipides. C’est ce à quoi elles s’affairent quand on les voit s’empiffrer dans nos mangeoires l’hiver. Mais trop souvent, ces réserves sont insuffisantes. C’est pourquoi, pour survivre aux rigoureux hivers québécois, les mésanges ont recours à un processus surprenant: elles déclenchent une hypothermie contrôlée.
La nuit, les mésanges se blottissent ensemble pour maintenir leur chaleur. Certaines mésanges trouvent aussi refuge sous la neige. Pour survivre au froid, elles ont recours à l’hypothermie contrôlée. Un ralentissement métabolique accompagné d’un refroidissement corporel qui leur permet d’économiser leur énergie. Un oiseau en hypothermie laisse rarement la température de son corps descendre en-dessous de 35oC.
L’hypothermie apparaît durant la période de sommeil, donc durant le jeûne, et ne dure que quelques heures. Plus l’air est froid, plus les pertes de chaleur et d’énergie sont importantes, et plus l’oiseau entre profondément en hypothermie. Par ailleurs, si la journée a été difficile et que les réserves sont incomplètes, l’oiseau n’a d’autre choix que d’augmenter le niveau d’économie en réduisant davantage sa température corporelle.
Passé un certain seuil, l’oiseau peut mourir. Un oiseau en hypothermie n’a pas les mêmes réflexes musculaires qu’un oiseau éveillé.
La réduction du métabolisme implique nécessairement un ralentissement des réactions physiologiques. Le danger réside donc dans le fait que le frissonnement qui permet aux oiseaux de se réchauffer au matin pourrait, dans des cas extrêmes, ne pas produire assez de chaleur pour rétablir la température corporelle normale.
Des conditions hivernales extrêmes les exposent aussi à des gelures, de la déshydratation et des blessures.
Afin de lutter et survivre à ces épisodes de froid extrême, les oiseaux gonflent leur plumage. Ils utilisent la couche d’air chauffée entre le corps et les plumes, créant ainsi un isolant. L’huile sécrétée par la glande uropygienne, une glande située à la base du croupion qui sécrète une substance grasse dont les oiseaux enduisent leurs plumes pour les rendre imperméable, assure l’isolation et l’imperméabilisation. Cette couche de graisse sous la peau les protègent du froid.
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Lors de froid extrême, les oiseaux peuvent frissonner en activant des groupes de muscles opposés, contribuant ainsi à augmenter la température de leur corps.
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Il leur faut trouver de la nourriture pour compenser la perte d’énergie utilisée pour se réchauffer. Les oiseaux qui hivernent avec nous passeront l’essentiel de la journée à chercher de la nourriture afin d’accumuler de l’énergie pour passer la nuit.
Comme ils n’ont pas de territoire à défendre pour la reproduction, plusieurs oiseaux mettent de côté leur instinct territorial pendant l’hiver et se réunissent en groupes. Ils ont plus d’yeux pour détecter les prédateurs et ils économisent de l’énergie en se partageant la tâche. Ils peuvent donc se concentrer sur la recherche de nourriture.
Une autre adaptation des oiseaux est leur capacité à conserver le sang chaud à proximité des organes vitaux aux dépens de certaines autres parties du corps. Par exemple, les bernaches et les canards peuvent rester sur la glace, avec la température de leurs pattes près du point de congélation, alors que la température de leur corps est totalement confortable.
Le sang chaud de leurs artères qui enveloppe le sang des veines, avec des capillaires plus petits, leur permet de réchauffer le sang qui remonte dans leurs pattes et leurs jambes. Ils peuvent alors préserver cette chaleur précieuse et garder leur tronc au chaud.
Si l’on nourrit les oiseaux à la fin de l’automne, il est essentiel de poursuivre tout l’hiver car les oiseaux auront beaucoup de difficulté à trouver une autre source de nourriture. Il faut maintenir l’approvisionnement jusqu’au printemps!
Le soir venu, il est conseillé de remplir les mangeoires car, au petit matin, les oiseaux auront besoin de s’alimenter rapidement pour récupérer de la nuit plus froide. Il faut aussi penser à approvisionner les oiseaux en eau!
Graines de tournesol, maïs concassé, suif, attireront les oiseaux d’hiver à coup sûr!
Photos: © escapadeauxoiseaux.com
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