Les oiseaux, alliés de notre bien-être mental

Mésange à tête noire

Plusieurs recherches scientifiques révèlent qu’en se laissant toucher par la beauté des éléments de la nature qui nous entourent, nous stimulons notre humeur et nous nous sentons mieux sur le plan émotionnel.

Tamia rayé

Notre lien avec la nature est essentiel. On s’émerveille à la vue d’un arbre magnifique. On sourit au contact d’un petit mammifère sympathique. On ressent un sentiment joyeux à l’écoute d’un chant d’oiseau.  

Moqueur chat

Renouer avec la nature permet de détourner notre attention de l’encombrement et du chaos qui font souvent partie de notre vie quotidienne.

Observer les oiseaux est une expérience multidimensionnelle qui, selon plusieurs études, aurait des effets bénéfiques sur notre bien-être mental.

La biophilie

Notre lien avec la nature

La nature nous offre une multitude de sources de fascination. Les êtres humains sont attirés par les éléments naturels qui les entourent et qui leur sont vitaux.

C’est le concept de la biophilie qui a été introduit par le psychanalyste  Erich Fromm pour la première fois en 1964 puis popularisé en 1984 par le biologiste Edward Osborne Wilson. 

Formé à partir de la racine grecque « bio » (la vie) et du suffixe « philie » (qui aime), le terme biophilie désigne l’amour fondamental des humains pour le vivant et les systèmes naturels.  Une affinité innée qui nous a permis de survivre et d’évoluer depuis des millénaires.

Séquoias

LA THÉORIE DE LA RESTAURATION DE L’ATTENTION

POURQUOI LA NATURE NOUS FAIT DU BIEN?

Élaborée par les chercheurs en psychologie environnementale Rachel et Stephen Kaplan (Kaplan & Kaplan, 1989 ; S. Kaplan, 1995),  la théorie de la restauration de l’attention suggère que la nature permet de se déconnecter de la multitude de pensées et d’informations reçues inconsciemment par le cerveau et que l’exposition à la nature constitue une solution efficace pour réduire la fatigue mentale.

Elle concerne l’interaction entre deux types d’attention; l’attention dirigée ou volontaire (descendante) et l’attention spontanée ou involontaire (ascendante).

L’attention dirigée ou volontaire est sûrement la ressource la plus importante et la plus utile que possèdent les humains mais aussi la plus exigeante. Elle est indispensable à la planification, à la résolution de problèmes, à la négociation, à la fixation d’objectifs, au contrôle et à la régulation de notre comportement, ainsi qu’à l’établissement de relations sociales efficaces mais elle est aussi la source de nos épuisements et de nos manques d’énergie.

L’attention spontanée ou involontaire est passive, sans effort, automatique et induite par quelque chose d’intrinsèquement intéressant ou d’enthousiasmant.  Une fascination douce qui n’occupe pas toute l’attention d’un individu mais qui offre une opportunité de réflexion.

C’est cette dernière qui permet de récupérer de notre fatigue mentale et de rétablir notre concentration à des niveaux normaux.

LA NATURE RÉPARATRICE

Être dans la nature permet à l’attention spontanée, involontaire de se manifester. Regarder un paysage, un arbre, un oiseau, capte notre attention involontaire et permet à notre attention dirigée de se reposer et à nos capacités attentionnelles d’être restaurées. Notre cerveau se désencombre doucement, laissant place à l’émerveillement du moment présent.

L’attention spontanée permet d’être doucement distrait et engagé dans une activité à faible stimulation, ce qui réduit le bruit interne et offre un espace intérieur calme pour se détendre. Elle contribue à la récupération à court terme du stress ou de la fatigue mentale.

Regarder la nature ne nécessite aucun effort cognitif et permet de restaurer nos capacités attentionnelles et d’améliorer nos fonctions cognitives.

Le chant des oiseaux, une expérience réparatrice

Une recherche du Dr. Wei Zhao (international journal of Environmental Research & public health), sur l’effet du paysage sonore du chant des oiseaux sur la capacité de restauration, démontre qu’écouter le chant des oiseaux est considéré comme une expérience réparatrice générant des avantages cognitifs, affectifs et psychophysiologiques et que cela peut faciliter la récupération affective et physiologique du stress et de l’humeur négative.

La nature est un élément essentiel à notre santé mentale. Les expériences dans la nature offrent de nombreux avantages et plusieurs recherches révèlent que le fait de voir ou d’entendre des oiseaux est associé à une amélioration du bien-être mental qui peut durer jusqu’à huit heures. Le chant des oiseaux peut clairement avoir des effets positifs sur l’humeur, la santé mentale et le bien-être physique d’une personne.

des exceptions!

Dans le journal de psychologie environnementale, Eleanor Ratcliffe, docteure en philosophie à l’Université du Surrey, met toutefois en lumière que ce ne sont pas tous les oiseaux qui peuvent être perçus comme réparateurs, et tous les auditeurs peuvent ne pas les trouver réparateurs.

Par exemple, les sons des oiseaux chanteurs sont perçus comme agréables, mais les cris des goélands ne le sont pas. De telles différences pourraient entraîner une variation des perceptions réparatrices.  De même, différents oiseaux produisent des cris et des chants caractéristiques dont les propriétés acoustiques varient telles que la hauteur, l’intensité et la rugosité. 

L’étude a démontré quantitativement que la douceur, l’intensité, la complexité, le motif et la familiarité étaient des prédicteurs significatifs des perceptions réparatrices des sons d’oiseaux et que différents types de chants d’oiseaux ont des effets de restauration perçus différents selon la perception que l’on a de l’oiseau.

Tourterelle triste

Les propriétés acoustiques et esthétiques du chant des oiseaux prédisent leur potentiel réparateur. Cependant, bien qu’il existe certaines relations entre les caractéristiques physiques et la sympathie, le comportement des oiseaux et les facteurs socioculturels jouent un rôle important dans les évaluations des différentes espèces d’oiseaux par les gens et peuvent potentiellement prévaloir sur les évaluations des qualités individuelles des espèces.

Les goélands, les corneilles, les pigeons et les pies sont les plus susceptibles d’être détestées et n’auraient que très peu d’effet réparateur.

Corneille d'Amérique

Cote de joie!

Une étude nord-américaine a révélé que les gens préfèrent les petits oiseaux aux gros oiseaux, et les insectivores, les butineurs aériens ou d’écorce, aux oiseaux qui se nourrissent au sol.

Les petits oiseaux calmes et amicaux seraient les plus appréciés. Les Mésanges, les Chardonnerets ont reçus la cote de joie la plus élevée de la part des participants à l’étude!

Chardonneret jaune

l’impact des oiseaux sur le bien-être mental

L’application Urban Mind a été développée par le King’s College de Londres au Royaume-Unis, department of Psychosis Studies, Institute of Psychiatry, Psychology and Neuroscience Elle utilise les technologies des téléphones intelligents pour étudier l’impact des oiseaux sur le bien-être mental en temps réel dans les milieux urbains et ruraux.

L’objectif principal est d’étudier les avantages pour la santé mentale de rencontrer des oiseaux dans le cadre de la vie quotidienne. 

Dans le cadre de l’étude, les chercheurs se sont concentrés sur la dépression, qui est le problème de santé mentale le plus répandu dans le monde et qui devrait devenir la première cause de la charge mondiale de morbidité d’ici 2030. 

L’étude s’est déroulée entre avril 2018 et octobre 2021, avec 1 292 participants ayant effectué 26 856 évaluations.  Les participants ont été recrutés dans le monde entier, la majorité étant basée au Royaume-Uni, dans l’Union européenne et aux États-Unis.

L’application demandait aux participants, trois fois par jour, s’ils pouvaient voir ou entendre des oiseaux, suivis de questions sur le bien-être mental pour permettre aux chercheurs d’établir une association entre les deux et d’estimer combien de temps cette association a duré.

Urban Mind

L’étude a également recueilli des informations sur les diagnostics existants de problèmes de santé mentale et a révélé qu’entendre ou voir des oiseaux était associée à des améliorations du bien-être mental chez les personnes en bonne santé et celles souffrant de dépression.  L’étude a démontré le lien direct de l’augmentation de l’humeur positive chez les participants.

Des résultats probants qui démontrent l’importance de protéger et de fournir des environnements responsables pour les oiseaux, non seulement pour la biodiversité mais aussi pour notre santé mentale.

EN étroite symbiose avec la nature

Un simple contact visuel avec la nature est associé à plusieurs effets positifs sur la santé, incluant une diminution de l’anxiété, une baisse du rythme cardiaque, une réduction du stress et même une récupération plus rapide après une intervention chirurgicale.

Les couleurs naturelles pourraient contribuer à ces effets positifs, puisque le bleu et le vert, qui prédominent dans les environnements naturels, auraient des effets anxiolytiques.

Le calme régnant dans la nature pourrait également jouer un rôle positif, car il est clairement  établi que le bruit chronique généré par les environnements urbains contribue au stress, à une diminution de la qualité du sommeil et à une hausse du risque de maladies cardiovasculaires.

Notre physiologie est mieux adaptée aux sons émanant de la nature, comme ceux associés au vent, au son des oiseaux ou aux mouvements de l’eau. Ces sons ont des effets bénéfiques sur la diminution du stress.

Les odeurs de la nature peuvent également induire de puissants effets sur le bien-être. Le système olfactif est étroitement lié au système limbique, la région du cerveau impliquée dans les réponses émotionnelles. Les études démontrent que certaines odeurs naturelles plaisantes comme l’air d’été ou les parfums des fleurs, peuvent améliorer l’humeur et diminuer l’agressivité.

Bruant familier

Les phytoncides, alliés de notre santé

L’exposition aux forêts stimule par ailleurs notre système immunitaire.  La nature, en plus de stimuler positivement notre odorat, libère certaines molécules relâchées par la végétation et les arbres qui peuvent être inhalées et s’accumuler dans le corps des personnes lors du contact avec la nature, par exemple lors d’une promenade en forêt.

C’est notamment le cas des phytoncides, une classe de molécules organiques fabriquées par les plantes et les arbres pour se protéger des parasites et des herbivores. Les études suggèrent que l’exposition à ces molécules lors d’un séjour dans la nature est associée à plusieurs effets positifs, notamment une réduction de l’inflammation et du stress oxydatif, une diminution des taux d’hormones de stress ainsi qu’une stimulation du système immunitaire.

En somme, les études publiées à ce jour permettent d’identifier des effets importants et clairement démontrés de l’exposition ou de l’interaction avec la nature sur la santé, notamment sur plusieurs aspects de la santé physique, ainsi que sur la santé psychologique.

Photos oiseaux, tamia rayé, séquoia géant, marguerite commune© escapadeauxoiseaux.com

Autres photos; Pexels

Recevez directement le nouveau contenu dans votre boîte de réception.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :